DIAGNOSTIC ET EXPERTISE DE PROXIMITÉ EN CANCÉROLOGIE

Informations générales

Lexique

  • Abcès Lésion inflammatoire purulente circonscrite par la membrane pyogène. La constitution de l’abcès passe par une phase phlegmoneuse puis par une phase de collection. La membrane pyogène correspond aux phénomènes de réparation développés en périphérie du foyer de nécrose purulente.
  • Adénocarcinome Tumeur maligne dont la structure reproduit celle d’un épithélium glandulaire, que son développement soit à partir d’une muqueuse glandulaire ou à partir d’une glande endocrine ou exocrine. Peut être typique ou bien différencié, ou atypique ou peu différencié.
  • Adénome Tumeur bénigne constituée par la prolifération d’un épithélium glandulaire dans une muqueuse ou une glande exocrine ou endocrine.
  • Angiome Tumeur bénigne constituée par la prolifération de vaisseaux sanguins (hémangiomes) ou lymphatiques (lymphangiomes).
  • Angiosarcome Sarcome constitué par une prolifération de structures vasculaires.
  • Anoxie Terme non morphologique désignant l’absence transitoire ou définitive d’apport ou d’utilisation d’oxygène dans une cellule, dans un tissu ou dans un organisme (voir hypoxie).
  • Aplasie Absence de développement de l’ébauche d’un organe.
  • Apoplexie Foyer d’infiltration hémorragique avec ou sans nécrose, sans oblitération ni lésion vasculaire mais par anomalie fonctionnelle de la circulation. Cette lésion s’observe essentiellement en période d’activité fonctionnelle (ex : apoplexie tubo-ovarienne).
  • Athérome Présence au sein de l’intima des artères d’une plage de nécrose particulière (bouillie athéromateuse) riche en lipides (c’est une des lésions de l’athérosclérose).
  • Atrophie d’un tissu Diminution de la masse d’un tissu liée à l’atrophie des cellules et généralement à la diminution du nombre de ces cellules.
  • Atrophie d’une cellule Diminution normalement réversible de la masse d’une cellule en rapport avec une diminution de son activité. Ceci se traduit par une réduction de sa taille et éventuellement la disparition de certains de ces constituants.
  • Autolyse Auto-destruction cellulaire ou tissulaire (après la mort ou par défaut de fixation).
  • Biopsie Prélèvement d’un fragment de tissu sur un être vivant. La biopsie exérèse est le prélèvement de la totalité d’une lésion dans le but d’en faire le diagnostic anatomo-pathologique et d’en assurer la cure radicale. La ponction biopsie est le prélèvement biopsique réalisé à l’aiguille ou au trocart tournant (drill biopsie) ramenant des fragments tissulaires sous forme de carottes de taille et de diamètre varié.
  • Botriomycome Bourgeon charnu exubérant réalisant une pseudo-tumeur inflammatoire.
  • Cancer in situ Cancer non invasif (cancer au stade 0, cancer intraépithélial). C’est un cancer au stade initial de son développement, limité au tissu qui lui a donné naissance. La définition est microscopique et en pratique, elle s’applique essentiellement aux structures épithéliales limitées par une membrane basale (épithéliums de revêtement et des glandes). Il s’oppose au carcinome invasif dont les cellules franchissent la basale et envahissent le tissu conjonctif.
  • Cancer indifférencié (ou anaplasique) Cancer dont l’aspect histologique ne rappelle aucun tissu normal de l’organisme, du moins en utilisant les méthodes histologiques conventionnelles.
  • Cancer intramuqueux Terme utilisé pour les muqueuses glandulaires lorsqu’il existe une extension dans le chorion, sans atteinte de la musculaire muqueuse et de la sous muqueuse.
  • Cancer peu différencié Cancer dont l’aspect histologique ne conserve que quelques particularités ne rappelant pas un tissu normal, ce qui ne permet pas d’en préciser le type histologique.
  • Carcinoïde Tumeur endocrine (présence de grains neuro-sécrétoires intracytoplasmiques) dont les caractères morphologiques et l’évolution sont habituellement ceux d’une tumeur bénigne.
  • Carcinome Cancer développé à partir d’une lignée cellulaire épithéliale.
  • Carcinome à petites cellules Tumeur constituée d’une prolifération de cellules de petite taille, disposées en plages mal limitées, dont on admet l’origine neuro-endocrine. Ces tumeurs ont un haut degré de malignité. La localisation la plus fréquente est médiastino-pulmonaire.
  • Carcinome basocellulaire Tumeur cutanée d’évolution lente, ne donnant pas de métastase, dont l’origine annexielle est généralement admise, et dont la constitution rappelle la couche des cellules basales de l’épiderme.
  • Carcinome épidermoïde Carcinome reproduisant la structure d’un épithélium malpighien et naissant habituellement (mais pas toujours) dans un épithélium de ce type. Il peut être différencié mature (avec une kératinisation) ou différencié immature, ou peu différencié.
  • Carcinome métaplasique Carcinome dont la différenciation rappelle un épithélium différent de l’épithélium d’origine. L’exemple le mieux connu est celui du carcinome épidermoïde bronchique (le revêtement bronchique est cylindrique).
  • Carcinome micro-invasif Terme utilisé pour les muqueuses malpighiennes lorsqu’il existe une extension dans le chorion sur quelques millimètres d’épaisseur.
  • Carcinome neuro-endocrine Tumeur endocrine (présence de grains neuro-secrétoires intracytoplasmiques) qui peut avoir des caractères cytologiques ou architecturaux malins et surtout qui peut donner des métastases.
  • Carcinome spinocellulaire Equivalent dans la peau d’un carcinome épidermoïde (terme que l'on peut maintenant utiliser. Le terme « spinocellulaire » dérive de la notion de « cellules à épines » ou cellules à pont d’union situées dans le corps muqueux de Malpighi. Il est le plus souvent mature, c’est à dire kératinisé.
  • Caséum (nécrose caséeuse) Nécrose spécifique de l’inflammation tuberculeuse. Elle-ci est éosinophile, granuleuse, homogène et le plus souvent dépourvue de cellules.
  • Caverne Cavité au sein d’un parenchyme, résultant du ramollissement du caséum et de son évacuation au moins partielle par un conduit naturel (caverne tuberculeuse pulmonaire en partie évacuée par une bronche).
  • Cellule épithélioïde Cellule de la lignée histio-monocytaire prenant un aspect particulier rappelant celui des cellules épithéliales. Cette transformation se produit au cours de certaines réactions inflammatoires (ex : tuberculose).
  • Cellule géante Cellule d’origine histio-monocytaire. Elle est volumineuse et contient plusieurs noyaux. Ces cellules géantes résultent d’anomalies de la division cellulaire.
  • Chéloïde Sclérose hypertrophique réalisant une cicatrice hypertrophique (généralement dans la peau).
  • Chondrome Tumeur bénigne reproduisant un tissu cartilagineux adulte.
  • Chondrosarcome Tumeur conjonctive maligne reproduisant un tissu cartilagineux plus ou moins différencié. Cette tumeur est habituellement développée dans le squelette.
  • Cicatrisation Mode de guérison d’une destruction tissulaire qui aboutit à la constitution d’un tissu conjonctif néoformé qui remplace le tissu détruit.
  • Coloration Utilisation de colorants spécifiques de différentes structures qui sont ainsi visualisées. La coloration la plus habituelle est l’hématéine (qui met en évidence en bleu les noyaux) et l’éosine (qui met en évidence en rouge les cytoplasmes). Les coupes colorées sont ensuite protégées par une lamelle de verre permettant leur conservation
  • Coloration spéciale Il existe différents colorants permettant spécifiquement, par l'intermédiaire d’une réaction chimique, de mettre en évidence différents constituants cellulaires ou tissulaires. Exemple : le fer est mis en évidence par la coloration de Perls.
  • Coupe Cette étape permet, à partir du bloc (le plus souvent de paraffine), d’obtenir à l’aide d’un microtome des coupes fines de 2 à 5 microns que l’on dépose sur une lame de verre.
  • Coupes à congélation Coupes faites sur des tissus congelés sur un microtome refroidi à –20°C (cryostat). Cette technique peut permettre les examens extemporanés per-opératoires. Elle permet aussi la mise en évidence des graisses, la réalisation de techniques histo-enzymologiques et globalement la préservation de l’intégrité des sites antigéniques (révélés en immuno-histochimie et/ou en biologie moléculaire).
  • Cytodiagnostic Il repose sur les caractères de la cellule cancéreuse et emploie les techniques de prélèvements et d’étude des cellules isolées. Le cytodiagnostic négatif correspond à des aspects normaux, inflammatoires ou réactionnels, sans cellules suspectes. Le cytodiagnostic positif comprend des cellules suspectes de malignité : il peut s’agir de lésions dysplasiques ou de lésions tumorales intra-épithéliales ou invasives.
  • Cytologie Il s’agit de l’ensemble des techniques et des méthodes permettant de recueillir des cellules que l’on peut prélever - par ponction d’un liquide normal ou pathologique - par ponction d’un organe plein ou d’un kyste - par apposition sur une lame d’un fragment biopsique ou chirurgical avant fixation - par raclage ou frottis d’une muqueuse (col utérin, vagin) ou d’un revêtement ou d’un épithélium.
  • Dépistage Il s’agit d’une étude ou d’un examen systématique fait en l’absence de symptômes dans une population susceptible d’être atteinte d’une lésion. Le dépistage d’un cancer consiste à identifier par tous les moyens appropriés les personnes apparemment susceptibles d’être atteintes à un stade plus précoce et même à un stage précancéreux. Il faut donc distinguer le dépistage du diagnostic précoce d’un cancer donnant déjà des signes
  • Dysembryome (tératome) Terme générique regroupant toutes les tumeurs bénignes et malignes gonadiques ou extragonadiques constituées de tissus dont l’aspect rappelle les différents stades du développement embryonnaire jusqu’au stade adulte dans certains cas. Leur classification est fondée sur la présence d’un ou plusieurs tissus et le caractère mature ou immature du ou des tissus
  • Dysgénèse (dysembryoplasie) Malformation résultant d’une anomalie du développement qui est survenue au cours de l’embryogenèse.
  • Dystrophie Au sens étymologique, il s’agit de l’altération d’un tissu, d’un organe ou d’une partie de l’organisme par un trouble nutritionnel. L’origine de ce trouble est variée : vasculaire, hormonale, nerveuse, métabolique… Les anatomopathologistes appliquent le terme de dystrophie à toute lésion qui n’est manifestement ni malformative, ni tumorale, ni inflammatoire.
  • Ectopie Anomalie de situation d’un organe (variété d’hétérotopie).
  • Embole Corps étranger migrant dans la circulation. Celui-ci est exogène ou endogène (le plus souvent constitué par un caillot sanguin).
  • Embolie Migration intravasculaire d’un corps étranger et son arrêt brusque dans un vaisseau dont le calibre est insuffisant pour le laisser passer. L’adjectif qui qualifie l’embolie précise soit la nature de l’embole (embolie graisseuse) soit le point d’arrêt de l’embole (embolie pulmonaire).
  • Epithélioma Terme ancien utilisé uniquement en pathologie cutanée pour désigner les carcinomes.
  • Extemporané (examen) Il s’agit d’un examen histologique ou cytologique faisant appel à des techniques particulières qui permettent de fournir un résultat en quelques minutes. Cet examen est généralement pratiqué au cours d’une intervention chirurgicale, dans la mesure où la réponse de l’anatomo-pathologiste aura une incidence sur la conduite de l’acte opératoire (examen des limites d’exérèse d’une lésion, recherche d’une infiltration tumorale métastatique).
  • Fibromatose Groupe hétérogène d’affections caractérisées par une prolifération fibroblastique souvent systématisée à une région anatomique (fibromatose palmaire ou plantaire développée à partir des aponévroses).
  • Fibrome Tumeur bénigne conjonctive constituée par une prolifération de fibroblastes qui élaborent en quantité variée du collagène.
  • Fibrome envahissant Prolifération fibroblastique qui a histologiquement l’aspect d’un fibrome bénin mais qui pose des problèmes thérapeutiques et pronostiques (liés à la mauvaise limitation et aux récidives locales fréquentes). On décrit surtout les fibromes envahissant des membres et les fibromes envahissant situés dans la gaine des muscles grands droits de l’abdomen.
  • Fibrose (sclérose) Augmentation de la trame conjonctive et des constituants fibrillaires d’un tissu. Ceci se traduit par une dureté du tissu concerné (à l’origine le terme sclérose est un terme macroscopique et le terme fibrose est un terme microscopique). Une sclérose est hyaline si elle est ancienne et homogène, de coloration éosinophile. Une sclérose atrophique remplace un tissu spécialisé en le rétractant (cicatrice). Une sclérose est hypertrophique quant au contraire elle entraîne une augmentation du tissu concerné. Une sclérose est systématisée lorsqu’elle se développe le long des axes conjonctivo-vasculaires d’un tissu ou d’un organe. Une sclérose est mutilante quand elle détruit l’architecture normale (ex cirrhose hépatique). Une sclérose d’enkystement entoure une zone ou un foyer inflammatoire (abcès). Une fibrose est inflammatoire lorsqu’elle contient des cellules inflammatoires nombreuses (il s’agit généralement d’une inflammation récente). Une fibrose est dystrophique lorsqu’elle ne contient que d’exceptionnelles cellules inflammatoires et que les fibres collagènes sont nombreuses et denses.
  • Fixation (cellules ou tissus) Etape indispensable avant toute autre technique qui permet la conservation morphologique des structures. Le principal fixateur est le formol.
  • Fœtopathie Maladie atteignant le produit de conception après le troisième mois de la grossesse. Elle peut avoir pour conséquence une malformation congénitale.
  • Glioblastome Tumeur maligne du système nerveux central faite d’une prolifération de cellules gliales.
  • Gliome Terme générique regroupant toutes les tumeurs du système nerveux central constituées par une prolifération de cellules gliales.
  • Granulation Terme macroscopique désignant un nodule à la limite de la visibilité.
  • Granulie (ou miliaire tuberculeuse) Forme diffuse de la maladie tuberculeuse qui survient par dissémination hématogène. Elle est caractérisée par la présence de granulations miliaires (nodules à la limite de la visibilité) évoluant toutes en même temps dans les différents viscères.
  • Granulome inflammatoire Eléments cellulaires polymorphes observés dans un foyer inflammatoire. Le terme de granulome peut être assorti d’un adjectif qui précisera : - la cause de la lésion ( ex : granulome à corps étranger) - la population cellulaire prédominante (ex : granulome épithélioïde et gigantocellulaire) On utilise de plus en plus le terme de granulome au sens restrictif de granulome épithélioïde et gigantocellulaire : ceci réalise le granulome « tuberculoïde » substrat des inflammations spécifiques dites granulomateuses. (voir follicule tuberculeux).
  • Hamartome Formation tissulaire pseudotumorale définie comme « un mélange anormal de cellules normalement présentes dans l’organe où elles se développent sans aucune harmonie ».
  • Hémochromatose Variété de sidérose liée à un trouble constitutionnel et familial du métabolisme du fer génétiquement déterminé.
  • Hémorragie Irruption de sang en dehors des cavités vasculaires. Elle peut être externe ou interne.
  • Hémosidérose Accumulation tissulaire localisée ou généralisée de fer d’origine sanguine, essentiellement sous forme d’hémosidérine.
  • Hétérotopie Anomalie congénitale qui résulte d’une localisation anormale de tissus normaux.
  • Histiocytofibrome Tumeur bénigne conjonctive constituée d’une prolifération fibroblastique, myofibroblastique et d’éléments histiocytaires. Cette lésion est souvent cutanée.
  • Histiocytofibrome malin Sarcome constitué par des cellules d’aspect fibroblastique et d’aspect histiocytaire intriquées. Sa localisation est ubiquitaire. C’est le sarcome des tissus mous le plus fréquent de l’adulte, encore appelé MFH (malignant fibrosis histiocytoma).
  • Hyperplasie Augmentation anormale de la masse d’un organe ou d’une portion d’organe en rapport avec une augmentation anormale du nombre de cellules qui le composent. Ceci est habituellement en rapport avec une hyperactivité fonctionnelle.
  • Hypertrophie d’une cellule Augmentation réversible de la taille d’une cellule avec augmentation de la taille et du nombre de ses constituants. Cette hypertrophie va habituellement de pair avec une augmentation des propriétés fonctionnelles de la cellule.
  • Hypoplasie Développement insuffisant de tout ou partie d’un viscère aboutissant à un organe trop petit mais généralement fonctionnel.
  • Hypoxie Diminution de l’apport ou de l’utilisation de l’oxygène au niveau des tissus.
  • Immunohistochimie Identification « in situ » d’un antigène cellulaire ou tissulaire. Cette technique est basée sur une interaction antigène/anticorps et fait appel à des anticorps monoclonaux ou polyclonaux, conjugués à une substance fluorescente ou à une enzyme qui réagit en donnant une réaction colorée facile à visualiser (peroxydase).
  • Inclusion Etape technique aboutissant à la formation d’un bloc (le plus souvent de paraffine) englobant le prélèvement et permettant sa coupe. Entre la fixation et l’inclusion, différents passages dans une série de solvants sont nécessaires.
  • Infarcissement hémorragique Foyer d’infiltration hémorragique tissulaire, avec ou sans nécrose, en rapport avec l’obstruction des veines de drainage. L’exemple le plus fréquent est l’infarcissement hémorragique intestinal par thrombose de la veine mésentérique. Les aspects macroscopiques et histologiques sont comparables à ceux en rapport avec un infarctus rouge.
  • Infarctus Il est défini par un foyer circonscrit de nécrose ischémique dans un viscère, secondaire à l’interruption complète et brutale de la circulation artérielle. Les principales causes sont la thrombose et l’embolie. On distingue les infarctus blancs (liés à l’obstruction d’une artère terminale) et les infarctus rouges (avec secondairement inondation sanguine venant d’une circulation anastomotique).
  • Infiltration Ce terme a plusieurs sens distincts, il peut s'agir : - d’une lésion macroscopique non systématisée et mal limitée en rapport avec une inflammation tuberculeuse caséeuse. - d’un terme histologique désignant l’accumulation dans une cellule ou dans un tissu d’une substance normalement absente (infiltration amyloïde dans le foie). - de la présence dans un tissu conjonctif d’un liquide organique (infiltration hémorragique d’un tissu ou d’un organe). Ce terme est encore utilisé pour désigner l’envahissement macroscopique ou histologique d’un tissu par une prolifération tumorale maligne mal limitée (la tumeur en cause est dite infiltrante).
  • Inflammation (processus inflammatoire, réaction inflammatoire) Il s’agit de l’ensemble des phénomènes réactionnels déclenchés, dans un organisme vivant, par une agression. Ce processus « normal » comprend les phénomènes locaux (vus en anatomie pathologique) et les phénomènes généraux (connus en clinique). Il existe des agents pathogènes exogènes et endogènes dont le mode d’action n’est pas univoque. Les causes infectieuses ne constituent qu’une petite partie des causes de l’inflammation.
  • Inflammation congestive Elle est caractérisée par une simple congestion artériolaire et capillaire.
  • Inflammation fibrineuse Elle est caractérisée par une exsudation plasmatique riche en fibrine. La coagulation de la fibrine aboutit à la constitution de dépôts.
  • Inflammation gangréneuse Elle est caractérisée par une nécrose tissulaire liée à des obstructions vasculaires et à la présence de certains germes pathogènes particuliers (généralement anaérobies).
  • Inflammation granulomateuse Elle est caractérisée par la présence de follicules qui sont soit tuberculeux soit secondaires à une réaction cellulaire d’une autre origine.
  • Inflammation hémorragique Elle est caractérisée par une infiltration d’un tissu par des hématies, du fait d’une érythrodiapédèse et d’une fragilisation des endothéliums vasculaires.
  • Inflammation œdémateuse Elle est caractérisée par la présence dans le tissu interstitiel d’un transsudat pauvre en fibrine.
  • Inflammation purulente Elle est caractérisée par la présence de pus secondaire à la diapédèse des leucocytes et à la nécrose tissulaire.
  • Ischémie Terme physiopathologique qui désigne la diminution de l’apport sanguin artériel dans un territoire donné de l’organisme. Il existe des causes locales (thrombose, embolie, sténose artérielle) et des causes générales (état de choc). La conséquence la plus grave est la nécrose tissulaire.
  • Kyste Cavité anormale dont la paroi est bordée par un revêtement épithélial.
  • Léiomyome Tumeur bénigne constituée par la prolifération de cellules musculaires lisses. Le plus fréquent est le léiomyome utérin (appelé à tort fibrome).
  • Léiomyosarcome Tumeur conjonctive maligne constituée par des cellules musculaires lisses plus ou moins différenciées.
  • Lipome Tumeur bénigne formée par des adipocytes normaux.
  • Liposarcome Tumeur conjonctive maligne constituée par des cellules adipeuses plus ou moins bien différenciées.
  • Lymphome Tumeur développée à partir des cellules des lignées lymphoïdes et histio-monocytaires (ou supposées telles) à différents degrés de leur maturation. On distingue la maladie de Hodgkin et les autres lymphomes dits « non hodgkiniens »
  • Mélanomes Tumeurs malignes, pigmentées ou non, constituées par une prolifération de cellules mélaniques. On distingue le mélanome superficiel (ou SSM pour superficial spreading melanoma), le mélanome nodulaire et le mélanome (ou mélanose) de Dubreuilh.
  • Méningiome Tumeur bénigne constituée par une prolifération de cellules arachnoïdiennes.
  • Mésothéliome Tumeur faite d’une prolifération de cellules mésothéliales habituellement développée dans une cavité cœlomique. Dans la plèvre, cette tumeur, presque toujours maligne, est habituellement en relation avec une exposition à l’amiante.
  • Métaplasie Anomalie acquise résultant de la transformation d’un tissu en un autre tissu de structure et de fonctions différentes. Ce tissu est normal dans sa constitution et dans son architecture et anormal par sa localisation. La métaplasie peut être physiologique (métaplasie déciduale du chorion cytogène de l’endomètre) ; elle est le plus souvent pathologique. On distingue les métaplasies épithéliales (métaplasie malpighienne d’un revêtement cylindrique ou métaplasie intestinale d’une muqueuse gastrique) et les métaplasies conjonctives (métaplasie osseuse d’un cartilage).
  • Métastase cancéreuse (tumeur secondaire) Localisation cancéreuse secondaire située à distance de la tumeur initiale, de même nature qu’elle et sans relation de continuité.
  • Myxoïde Adjectif qualifiant les tissus conjonctifs tumoraux ou non tumoraux riches en muco substances qui ont macroscopiquement un aspect gélatineux.
  • Myxome Tumeur conjonctive bénigne rare, constituée par la prolifération de cellules conjonctives, séparées par une substance fondamentale très lâche (ressemblant à la gelée de Wharton du cordon ombilical).
  • Nævus L’origine de ce terme désigne une malformation cutanée ayant cliniquement l’aspect d’une tumeur et correspondant à un « hamartome ». Actuellement, ce terme est plus restrictif et utilisé au sens de nævus pigmentaire ou nævus nævocellulaire. Ces tumeurs sont composées de cellules næviques (ou nævocytes) disposées en thèques. Selon la localisation des thèques næviques dans les plans cutanés, on distingue le nævus nævocellulaire dermique, le nævus nævocellulaire jonctionnel, le nævus nævocellulaire mixte ou composé et le nævus bleu.
  • Nécrose Mort cellulaire irréversible associant des altérations nucléaires et des altérations cytoplasmiques. - La pycnose est la rétraction et l’hyper-colorabilité du noyau. - La caryolyse est la dissolution progressive du noyau qui disparaît. - La caryorrhexis est la fragmentation du noyau. - La nécrose de coagulation est la rétraction et l’hypercolorabilité du cytoplasme (nécrose acidophile). - La nécrose de liquéfaction correspond à une clarification du cytoplasme(souvent liée à une atteinte membranaire).
  • Néoplasie intra-épithéliale Entité récemment individualisée en pathologie gynécologie (CIN : cervical intra-epithelial neoplasia). Sous ce terme, on regroupe les dysplasies et le carcinome intra-épithélial.
  • Neurofibrome Tumeur bénigne constituée par des cellules fusiformes de nature schwannienne et/ou fibroblastique associées à des neurites. Ces tumeurs sont caractéristiques de la neurofibromatose de Von Recklinghausen.
  • Nodule Lésion macroscopique grossièrement arrondie et bien limitée des tissus voisins, palpable ou visible.
  • Ostéochondrome (exostose ostéogénique) Tumeur bénigne unique ou multiple (maladie exostosante) implantée à la surface de l’os, comportant une coiffe cartilagineuse en superficie et un tissu osseux qui est en continuité avec l’os sous jacent.
  • Ostéome Tumeur bénigne constituée de tissu osseux bien différencié, cortical ou spongieux.
  • Ostéosarcome (sarcome ostéogénique) Tumeur conjonctive maligne dont les éléments cellulaires élaborent de l’os tumoral plus ou moins bien différencié. Ces tumeurs sont le plus souvent développées dans le squelette.
  • Papillome Tumeur bénigne épithéliale développée au niveau d’un épithélium de revêtement malpighien ou urothélial (paramalpighien) et comportant, entre autres comme lésions élémentaires, une accentuation des papilles conjonctives (d’où son nom). Les verrues virales sont des papillomes cutanés viraux.
  • Phagocytose Ensemble des étapes par lesquelles une cellule ou phagocyte englobe, dans une vacuole lysosomiale intracytoplasmique, une structure figurée (micro-organisme, corps étranger, autres cellules). Les phagocytes sont les cellules ayant les capacités (mobilité, équipements enzymatiques) de réaliser une phagocytose. Les phagocytes sont les polynucléaires (ayant les propriétés de microphagocytose) et les éléments du système histiomacrophagique (macrophagocytose).
  • Phlegmon Présence de pus qui diffuse dans un tissu nécrosé, sans collection.
  • Pièce opératoire Résultat d’un acte chirurgical ayant entraîné l’exérèse d’un ou plusieurs organes. L’étude comporte plusieurs étapes : macroscopique, histologique et autres selon nécessité.
  • Polype Terme utilisé en macroscopie et en endoscopie pour désigner toute formation en saillie, plus ou moins pédiculée, à la surface d’une muqueuse. Ce terme ne préjuge pas de la nature histologique de la lésion.
  • Polypose Etat pathologique caractérisé par la présence de polypes multiples. On connaît surtout les polyposes des fosses nasales et les polyposes digestives (certaines de ces dernières sont familiales et constituent des états précancéreux).
  • Prolifération Augmentation des divisions cellulaires.
  • Pseudokyste Cavité anormale dont la paroi est dépourvue d’épithélium et qui est souvent d’origine inflammatoire (à ne pas confondre avec un kyste qui est par définition revêtu par un épithélium).
  • Rhabdomyosarcome Tumeur maligne développée aux dépens des muscles striés.
  • Schwannome (neurinome) Tumeur bénigne constituée par la prolifération des cellules de Schwann.
  • Stase Ralentissement du courant circulatoire (voir congestion passive).
  • Stroma Tissu conjonctif néoformé, fourni par l’hôte, non tumoral, qui assure le soutien et la nutrition des cellules tumorales. Il est constitué de cellules conjonctives normales, de fibres collagènes élastiques, de vaisseaux sanguins et lymphatiques. Dans certaines tumeurs, on parle de stroma adaptatif. Dans certains cas, on parle de stroma-réaction surtout s’il existe une réaction inflammatoire.
  • Thrombose Coagulation du sang dans les cavités vasculaires ou cardiaques durant la vie. Le produit de la coagulation s’appelle un thrombus.
  • Thrombus Différentes variétés de caillots qui se constituent au cours d’un processus de thrombose. On distingue selon la structure microscopique : le thrombus rouge, le thrombus blanc et le thrombus mixte. Selon sa topographie, on distingue le thrombus pariétal et le thrombus oblitérant.
  • Tubercule Lésion nodulaire visible macroscopiquement, de taille très variée, liée à une maladie tuberculeuse. Les tubercules sont en partie constitués par du caséum.
  • Tuberculome Masse macroscopique volumineuse faite de caséum disposé en couches concentriques, séparées par des zones calcifiées.
  • Tumeur Au sens large du terme, il s’agit d’une masse tissulaire en excès échappant aux mécanismes de régulation de l’organisme. Au sens anatomopathologique, une tumeur est une prolifération tissulaire anormale qui ressemble plus ou moins au tissu normal homologue et qui a tendance à persister et à s’accroître en échappant aux règles biologiques de la croissance et de la différenciation cellulaire.
  • Tumeur bénigne Au sens large du terme, il s’agit d’une tumeur dont l’évolution spontanée, strictement locale, n’aboutit pas à la mort du sujet. Au sens anatomopathologique, une tumeur bénigne est macroscopiquement bien limitée et encapsulée, histologiquement faite de cellules régulières semblables aux cellules du tissu d’origine. De plus, on admet qu’au cours de son évolution strictement locale, sa croissance est lente, sans récidive si l’exérèse est complète, sans métastase.
  • Tumeur du blastème Tumeur apparaissant le plus souvent dans l’enfance et constituée de cellules immatures semblables à celles de l’ébauche embryonnaire d’un organe ou d’un tissu (blastème). Ces tumeurs sont habituellement malignes et désignées par le suffixe « blastome » : ex : néphroblastome, hépatoblastome, sympathoblastome…
  • Tumeur maligne (cancer) Au sens large du terme, il s’agit d’une prolifération cellulaire qui aboutit à la mort de l’individu porteur du fait de l’extension de la tumeur à tout l’organisme. Au sens anatomopathologique, une tumeur maligne est macroscopiquement mal limitée, non encapsulée et microscopiquement, il s’agit d’une caricature du tissu d’origine avec des cellules très irrégulières. En fonction du degré de ressemblance de la tumeur maligne avec le tissu d’origine, on parle de différenciation tumorale ou au contraire de non différenciation ou d’anaplasie. De plus, l’évolution de la tumeur maligne est locorégionale et générale avec métastase.
  • Tumeur villeuse Terme qui désigne une variété de tumeurs des muqueuses digestives caractérisées par un aspect macroscopique chevelu et une image histologique réalisant des franges très fines revêtues par un épithélium cylindrique. Il s’agit d’une tumeur à malignité potentielle.
  • Tumeurs embryonnaires Terme générique réunissant des tumeurs disparates ayant en commun d’être formées par la prolifération d’un ou plusieurs tissus dont l’aspect rappelle celui des tissus embryonnaires. Les tumeurs embryonnaires comportent les tératomes ou dysembryomes et les tumeurs du blastème.
  • Vestiges embryonnaires (reliquats embryonnaires) Structures tissulaires ou organe persistant après la naissance alors qu’ils auraient normalement du disparaître au cours de l’embryogenèse.


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